Mots pliés et dépliés

Mots pliés et dépliés. Les arrêts du cœur.

Okt 2016

Nous nous rappelons bien sûr de l’avoir donné bien en entier et pourtant on nous la rend tout sec et grignoté. Et des voix portées par des vents froids vous chantent sans cesse la chanson des prisonniers. Les prison-niers du temps, de l’amour et des regrets.

Nous ne sommes qu’un peu de chair, couverte de foulards troués qui laissent passer les vents moqueurs. Sur les quais, nous avons tous une valise à la main. Et nous la tenons fortement, même si elle est vide. Nous pensions qu’elle était bourrée de joies, de pleurs et de jeux à quatre mains.

Et le chef de gare nous oblige à la lâcher puisqu’il n’y a presque rien dedans. Le train arrive et nous n’avons qu’un seul ticket, un aller simple. Un ticket d’un amour sans retour. Il ne faut que fermer les yeux et at-tendre. C’est aussi simple que cela et nous oublions tous les arrêts du cœur.